traduction de l’interview (la vidéo de l’interview est ici)
Phil : Bonjour Antonia
Antonia : Bonjour Phil, très heureuse d’être ici
Phil : merci d’avoir accepté cette interview pour flamencophil
A : merci à toi
Phil : et merci d’être à Paris pour cette soirée (à Flamenco en France)
Phil :Antonia que fait tu dans la vie ?
A : Le plus important que je fais dans la vie c’est jouer de la guitare, ma profession depuis environ 30 ans
Phil : Comment es-tu venu à la guitare ? As tu étudié la musique ?
A : j’ai toujours eu une passion pour la guitare, à la maison il n’y en avait pas … je ne sais pas pourquoi mais depuis toute petite j’ai toujours voulu avoir une guitare. Ma mère m’a raconté une anecdote, quand j’étais petite elle me portait dans ses bras et nous sommes allées à la Féria de ma ville, et j’ai vu une guitare à une tombola et je m’y suis accrochée et elle a du me l’acheter. C’était à la Féria d’Avril du port de Santa Maria à Cadiz
Phil : Donc tu l’a amené chez toi et tu jouais avec ?
A: J’avais 2 ou 3 ans, ensuite je demandais sans arrêt à ma mère : « je veux une guitare ». Elle ne faisait pas vraiment attention, alors je me construisais mais propres guitares avec des boites à chaussures et des élastiques. J’avais toujours cette envie d’en jouer. C’était mon jouet favori.
Phil : et tes parents jouaient d’un instrument ?
A : Non, rien
Phil : tu écoutais de la musique à la maison ?
A : non plus, non à la maison, comment te dire, il n’y avait pas de culture musicale, ils étaient ouvriers, ils étaient dans leur travail. Ils n’ont jamais donné d’importance à l’art. Mais du coté de mon père, mon grand père et tous ses frères, mes oncles ont tous chanté, ils étaient des aficionados du flamenco. mon père était le seul à ne pas l’être. A la maison je n’ai donc jamais vécu la musique.
Phil : Mais quand il y avait des fêtes de famille ?
A : Non plus, mais bon j’ai cherché dehors, si je n’étais pas chez moi j’étais chez les voisins. J’allais où je pouvais trouver de la musique dont j’avais besoin. J’ai beaucoup insisté, au début ma mère m’avait amené à 8 ou 9 ans au conservatoire pour étudier le solfège. J’y suis restée pendant 2 ans mais ça ne me plaisait pas, je m’ennuyais, car je n’ai pas touché la guitare, je n’avais que des livres et des notes super barbantes … mais quand j’ai enfin commencé à jouer de la guitare, ça a été une révolution en moi, parce que j’ai pu commencer à apprécier la musique, je jouais mes premières notes mes premiers accords et là je n’ai plus arrêté, je voulais toujours plus et bien sûr aujourd’hui je veux toujours plus, bien sûr on ne termine jamais d’apprendre.
Phil : comment as tu appris la guitare ?
A : Quand j’avais 13 ou 14 ans, je suis allée chez un monsieur car j’étais complètement autodidacte, je ne connaissais rien, je m’étais inventée les accords, je paressais savoir mais je ne savais absolument rien. Et donc je suis allée étudier avec ce monsieur, ce Maestro qui s’appelle Antonio Villar. Il y avait 30 ou 40 enfants assis autour de lui . Il plaçait nos doigts, alors ce petit doigt ici … C’est comme le début de l’ABC. C’était la base que j’ai reçue, et je suis restée avec lui pendant 3 ou 4 ans. Il fut très important pour moi car son frère était danseur, il prenait les élèves les plus avancés et il les amenait dans l’ académie de danse et donc dès que j’ai eu appris quelques accords, il avait noté que j’avais un bon sens du rythme, il m’a amené pour accompagner la danse. Et sans vouloir j’ai appris une profession et sans vouloir j’ai commencé à gagner de l’argent. A 15 ans je gagnais de l’argent en jouant de la guitare, peu à peu …
Phil : c’était les fins de semaine ?
A : Oui mais aussi les jours de la semaine, car dans les académies de danse on enseigne tous les jours et on a besoin de guitariste pour accompagner la classe, et donc je me rappelle qu’à 15 ans, en sortant du collège, l’après midi, j’allais toute l’après midi d’académie en académie et tous me donnaient quelques sous. Et donc j’avais déjà une motivation énorme à cette age.
Phil : C’était de la guitare flamenca ?
A : Oui flamenca, car étant andalouse de Cadiz, toute la direction c’est le flamenco, il aurait été plutôt étrange que j’ eu voulu apprendre la guitare classique par exemple, mais la vérité c’est que le flamenco est très commun, c’est la musique de notre ville et de notre terre donc j’ai étudié directement la guitare Flamenca. Je ne voulais rien d’autre de toute façon.
Phil : Comment as tu évolué par la suite ?
A : à partir de là les difficultés ont commencé, car quand j’ai passé l’adolescence … je suis devenue une guitariste autodidacte… J’ai commencé à étudier sur des bouquins, sur des disques, à chercher avec des gens, comment construire ma carrière toute seule. Ce fut assez difficile parce que Cadiz est petit, il n’y avait pas beaucoup de portes de sortie, je me suis vue à l’intérieur sans perspectives de travail … J’avais un esprit très libre, très jeune je suis sortie du port, à 17 ans je suis partie. J’ai voyagé pas mal d’années, j’ai vécu en Norvège, en Hollande, en Angleterre, et dans pas mal d’endroits et j’ai rencontré des musiciens de toutes sortes et j’ai tenté d’apprendre le plus possible d’eux et je me cherchais moi même. J’ai voyagé à l’étranger car avec les circonstances de la vie … j’ai bougé beaucoup par rapport à mes émotions, par rapport à l’intuition plus que par la planification ou la raison.
Phil : Plus par passion ?
A : Oui tout à fait. J’avais des amis en Norvège et je suis partie très jeune avec ma guitare
Phil : Tu avais déjà décidé d’être musicienne ?
A: Je l’étais déjà à l’intérieur de moi dans mon imagination. C’était mon projet, je ne savais pas comment le construire mais je savais que c’était là à l’intérieur il y a des choses que tu sais qu’elles sont vraies, elles sont en toi. J’ai simplement suivi mon intuition et j’ai voyagé, voyagé jusque à arriver à Madrid. J’avais un âge où je devais me décider : entrer dans le monde, le circuit professionnel flamenco. Le flamenco a toujours été difficile pour moi de s’adapter car je n’ai pas rencontré beaucoup de collègues guitaristes femmes, il y a un certains nombres de préjugés qui peuvent rendre le chemin plus difficile. Quand je voyageais à l’étranger j’étais plus libre, et je n’ai pas rencontré ce type de préjugés. Mais quand j’ai décidé de me dédier à professionnellement au flamenco, j’ai du aller à Madrid pour me confronter à ces peurs. J’ai rencontré des personnes merveilleuses qui m’ont aidé.
Phil : Qui a été ton Maestro ?
A : mon maestro était Enrique Vargas. Il a illuminé mon chemin professionnel, il m’a mené jusqu’ici, il m’a aidé pour tout il m’a aidé à développer le musicien que j’avais en moi, un grand appui technique, car étant autodidacte de nombreuses années, je n’avais même pas conscience de l’importance de la technique. Quand tu es jeune, que tu as 20 ans, même si tu n’as pas de techniques tu joues, tu fais des picados, des trémolos, des arpèges et tu fais de tout mais avec les années, pour développer tu as besoin de la technique. La guitare se joue comme elle se doit et il m’a beaucoup aidé. C’est la personne qui m’a le plus aidé c’est mon mentor.
Phil : Sur ton chemin d’autres rencontres, d’autres maestros qui t’ont aidé ?
A : oui beaucoup de personnes très importantes qui m’ont appuyé avec leur confiance et m’ont donné confiance en moi, par exemple dans les personnes qui m’ont appuyé avec leur confiance, il y a Marco Flores, Olga Pericet, Manuel Liñan, la première bailora avec qui j’ai travaillée à Madrid fut Rocio Molina et simplement avec cette confiance qu’on te donne que tu acquiers la confiance et l’assurance pour développer ce travail si émotionnel si délicat, c’est très difficile sans cela.
Phil : pour apprendre à accompagner el baile, el cante ? C’est une technique particulière, comment as tu fait pour le faire professionnellement ?
A : Ça ce fait en faisant. Pour la danse, il faut du sens rythmique, et connaître les clefs, une fois que tu connais les clefs …, j’ai appris pour le chant au travers de la danse ça s’est enchainer.
Phil : tu chantes, tu danses ?
A : non je ne chante pas, je ne danse pas, bien sur ça m’enchante, c’est une passion, car j’accompagne mais je te jure je ne sais pas chanter, ni danser, pas un pas …
Phil : Le flamenco est un style de vie ?
A : Non je ne dirais pas que le flamenco est un style de vie mais pour moi c’est la guitare qui exige que j’ai un style de vie. J’ai entendu souvent le flamenco est un style de vie … moi je ne le sens pas comme ça, je ne sais pas, je ne crois pas que le flamenco définit ta manière de t’habiller, de parler… ce que je peux dire pour moi : c’est l’exigence de ma profession, c’est des heures de travail, beaucoup d’amour, beaucoup d’études.
Phil : Comment travailles tu ton instrument ? quand tu a un concert ?
A : je travaille tous les jours, la technique surtout, pour maintenir et améliorer, et ensuite j’écoute, en écoutant on apprend beaucoup, en composant, en révisant, il y a tellement de choses, les heures d’études, en résumé c’est 8 heures par jour, comme tout travail, et samedi et dimanche aussi.
Phil : Comment choisis tu les œuvres ? Ou tu composes ?
A : Oui je compose. Etre guitariste flamenco, t’impose de composer, car on n’aime pas copier, on n’aime pas jouer les autres, être flamenco t’impose de développer ta personnalité, ton caractère dans ta façon de jouer et à part d’interpréter, d’accompagner, la composition est très appréciée dans ma profession. Et ça m’enchante de composer et je me débrouille pas mal, et la vérité c’est que tu joues mieux ce que tu composes parce que tu l’adaptes à ta technique, à ta façon de jouer, j’aime jouer aussi les pièces des autres mais normalement quand je joue sur scène je joues mes pièces.
Phil : Comment es-tu arrivée à composer ? Tu écris la musique ?
A : Non je n’écris pas, je l’ai dans ma mémoire. J’y suis arrivée au travers de la danse, car la composition exige, cette profession a pas mal d’exigence dont la composition. Au début j’étais timide avec moi, avec la musique, je pensais que la composition était pour les génies. Je ne m’étais jamais autorisée. Mais la première personne qui m’a aidé à composer ce fut mes collègues : Marco Flores, Olga, Manuel, ils me demandaient des pièces « j’ai besoin d’une farruca », je n’avais pas d’autres remèdes que de le faire, et voilà comment on apprend, c’est un exercice.
Phil : Comment les mémorises-tu ?
A : Je la joue et je l’enregistre.
Phil : On m’a dit que tu as reçu un prix de composition ?
A : Oui l’an dernier, un prix à Madrid. Je ne m’y attendais pas, c’est très motivant, très important pour ta carrière, et surtout que tes pairs reconnaissent ton travail c’est le plus beau.
Phil : Quels styles préfères tu jouer dans le flamenco ?
A : Comme je suis de Cadiz. Je me sens libre avec l’Allegria, les Tanguillo justement les rythmes de la-bàs, le Tanguillo est rythme nord africain, on est des cousins … 14 km nous séparent de nos cousins, on voit l’Afrique depuis la plage de Cadiz et donc ces styles respirent à Cadiz en moi, c’est un plaisir comme jouer à un jeu.
Phil : Quand tu accompagnes un bailaor, un cantaor que penses tu qu’ils attendent de toi sur scène ?
A : Bien, quand tu es en scène le guitariste doit accompagner les 2, le bailaor et le cantor, c’est comme de la colle, c’est un tout, faire un lit pour qu’ils soient à l’aise, et en même temps du dois les motiver, les accompagner parce que la guitare est si importante. Si tu n’as pas une bonne motivation, il se peut qu’ils ne soient pas bien à 100% sur scène, il faut faire en sorte qu’ils soient bien à l’aise et les faire s’élever de mon point de vue. Tu dois les regarder et écouter et leur donner à chacun le moment opportun, tu dois les motiver, donner un rasgueo au bon moment pour que ce danseur s’élève. Parce que même si on est dans un théâtre où tout est organisé il y a toujours des moments d’improvisation et ces moments dont je parle chacun a besoin d’une étincelle pour s’élever.
Phil : Comment une femme guitariste flamenco est-elle perçue en Espagne dans le monde Flamenco ?
A : Bonne question …
Phil : Peut être te pose-t-on souvent la question ?
A: Non non vraiment non.
La femme est vue avec beaucoup de curiosité, de préjugés, mais pas seulement guitariste ou en Espagne. La musique en général dans le monde s’entend comme quelque chose de masculin. Ce n’est pas commun de voir une guitariste de rock femme, il y en a mais bien sûr, mais ce n’est pas commun, le monde de la musique est toujours assez masculin, le flamenco encore un peu plus … le flamenco est une musique très populaire, du village, de la famille, des racines, et dans le sud de l’Espagne d’où vient le flamenco le monde des femmes a toujours des barrières. Le monde de la nuit, de la musique, de la fête, je dis la nuit car le flamenco est lié à la fête qui est très important pour apprendre et tout cela est lié au masculin. Mais de mon point de vue, la musique n’a pas de gênes, on parle ici de la musique et pas de la société, je pense que ça va de mieux en mieux et on est de plus en plus de femmes à jouer et c’est naturel, ça se banalise.
Phil : Il y avait du machisme avant ?
A : Oui beaucoup, par exemple dans ma maison, j’ai reçu une éducation complètement machiste, j’ai été éduquée pour obéir, et curieusement dans ma profession tu dois diriger, et ça a été, et même aujourd’hui c’est difficile, pas seulement jouer de la guitare du fait de la difficulté de l’instrument, mais prendre le rôle de diriger plein de musiciens et dire « suivez moi … c’est ça ». C’est ça qui est difficile, enlever ce que tu as reçu depuis tout petite comme information : d’obéir, d’obéir. C’est ce qui a été le plus difficile.
Phil : C’est une révolution que tu as fait ..
A : je suis révolutionnée …
Phil : A part le flamenco, quelles sont tes influences musicales ?
A : le jazz , le classique me passionnent, le rock, surtout la musique ethnique indienne, africaine, les instruments, les instrumentistes. Ce sont les influences que j’ai reçues depuis petites qui m’ont inspirées, je n’ai jamais écouté la pop, la musique ce sont des émotions, je n’aime pas les musiques commerciales. J’écoutais le rock, Pink Floyd, … David Bowie oui , j’étais toujours assez différente par rapport aux goûts de mes amies.
Phil : Tu étais fan de guitaristes ?
A : oui Paco de Lucia, notre génie, notre maestro, Vicente Amigo, El Viejin, j’ai beaucoup d’admiration, Riqueni, Gerardo, Ramon Caro, Manolo Franco, les frères Carmona de Grenade, pepe Juan …
Phil : Et les cantaors ?
A : les cantaors, oui des styles différents en particulier Remedios Amaya, et Mayte Martin me fait pleurer également, ils sont très différents, de tout façon le flamenco est remplie de couleurs.
Phil : Si tu partais sur ile déserte qu’amènerais tu avec toi ?
A: J’ai 3 idées … : ma moitié, mais il faudrait que j’en ai une …, un camion de livres, ma guitare, … c’est difficile … je crois que je serais avec ma guitare …
Phil : et des cordes …
A : oui des cordes (rire)
Phil : Quels conseils tu donnerais à un jeune qui veut apprendre la guitare flamenca ?
A : le conseil ce serait de prendre du plaisir de ce qu’on fait car avec la guitare on souffre pas mal, c’est compliqué, on met beaucoup d’émotions, en jouissant du moment les émotions négatives disparaissent, il faut vivre la musique avec amour, si un jour ça ne sort pas laisse là, c’est préférable de la laisser que de jouer sans amour, mettre de l’amour dans chaque note, s’il n’y a pas d’amour on la laisse jusque que ça revienne. Il faut vivre toutes ces émotions avec des sensations positives …
Phil : jusqu’à maintenant quels sont tes meilleurs souvenirs ou une anecdote que tu peux raconter ?
A : il y a une anecdote qui m’est arrivée à un moment d’inflexion dans ma vie, à 27 ans c’était difficile, je n’étais pas bien heureuse et ça ne fonctionnait pas, je me suis dit je vais chercher quelque chose de plus réaliste. J’étais à Jerez, j’étais à la cathédrale de flamencologie. J’ai vu qu’il y avait une audition pour aller au japon. Je me suis présentée, on était nombreux de Barcelone de Séville, de Madrid, de Seville il y en avait 100 … et j’ai eu la surprise d’être prise. j’ai pu travaillé Pendant 1 an au japon, j’ai joué, tous les soirs sur une scène, chaque jour j’ai beaucoup appris, et j’avais un peu d’argent pour me permettre de continuer à étudier en Espagne … j’ai eu la plus grande joie de ma vie : « on t’a sélectionné ! « , j’ai sauté de joie, c’est inoubliable, ça a été important pour moi car ça a changé ma vie. C’est venu juste au bon moment, incroyable !
Phil : Et le Japon ?
A : j’adore le Japon, je veux y retourner. Une expérience fantastique. Ça a été le moment le plus important qui a changé ma vie. Ensuite il y a plein de moments, quand tu es sur scène avec les collègues, on parle de Duende, tu es émue, tu pleures de façon collective, il se passe quelque chose d’inexplicable … j’ai plein de moments en mémoire, dans mon cœur et ça ne s’oublie pas : Ça doit être ça le Duende.
Phil : comment évolue le flamenco ?
A : De façon spectaculaire, surtout la guitare, le baile, el cante aussi mais comme je suis guitariste je dois y faire plus attention, le flamenco est alimenté de plein de musiques, et la technique flamenca est très sophistiquée en guitare, il y a un niveau très haut, il y a beaucoup de jeunes qui lui donnent beaucoup de vie, d’énergie, des jeunes qui écoutent les anciens et c’est fondamental.
Phil : quels sont tes projets ?
A : j’enregistre mon disque, j’ai plein d’illusions, je n’avais jamais fait ça. J’apprends beaucoup, ce n’est pas pareil de jouer en studio que sur scène, c’est un autre exercice, j’apprends et j’ai hâte de voir le résultat de mon travail.
Phil : Et tu fais des récitals de musiques en Europe ?
A : Oui en Europe et en dehors, en juillet je vais a Taipe, à Taiwan, le flamenco est das le monde entier .
Phil : et bien je te souhaite plein de chances et succès pour tes projets.
A: Merci beaucoup
Phil : On arrive à la fin de l’interview, merci Antonia d’avoir partager de expérience, ta passion, et ton actualité. A bientôt, et Viva el flamenco !
A : Viva
Phil : Avant de nous quitter tu pourrais nous jouer quelque chose ?
A : oui si tu veux je peux essayer de jouer quelque chose